Effroyables téléscopages
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C'est toujours compliqué de mettre sur le même plan deux drames, ça peut
laisser penser les esprits chagrins et les bas du plafond qu'on est tentés
de...
mercredi 10 février 2010
Ilham Moussaïd , la polémique à deux balles...
Le NPA a eu le malheur de présenter une candidate voilée sur ses listes.
Haro sur la candidate, haro sur Besancenot, haro sur ces sales rouges qui cherchent à créer l'anarchie, et ouvrir les frontières pour baiser les pieds des talibans !!!
Du n'importe quoi...
Cette demoiselle porte un hijab, un simple foulard, pas une burka, pas une grille d'égout devant les yeux ni des gants noirs tel Belphégor !
Un simple foulard qu'elle a le droit de porter sur la place publique car elle fait de la politique, elle n'est plus à l'école, que je sache.
Jusqu'à nouvel ordre, qu'on se penche sur la loi de 2004.
Il est où, le problème ?
Elle défend les valeurs de la laïcité et est loin d'avoir une tête de terroriste qui cache des grenades dans son sous-tif.
Le pire, ce n'est pas que la droite délétère qui nous gouverne s'offusque (elle, elle préfère les arabes genre Dati la croqueuse de diamants ou genre Amara définitivement muselée et bouffant sa gamelle), non, ce qui est bien pire et grotesque, c'est cette gauche bien-pensante et institutionnalisée qui ouvre sa gueule et crie au scandale et à la provocation.
Cette "gauche" est très mal placée pour critiquer le choix du NPA, qui je veux bien le reconnaitre, se fait peut-être un buzz à bon compte avec ce choix stratégique, mais a peut-être aussi un peu choisi sa candidate pour son engagement et son parcours.
Foutu pays ou les "gochisses" ont encore un mal fou à comprendre qu'un musulman peut se faire en lui un équilibre subtil entre ses valeurs de gauche et sa foi.
Encore une fois, on fait tout un foin pour un foulard sans chercher à écouter le message politique de cette personne, ce qu'elle a à dire.
On a déjà des débats interminables sur des burkas qui certes sont dérangeantes, on pourrait peut être se calmer un peu, là...
On gueule comme des putois sur la tenue vestimentaire (dans ce cas, qu'on interdise aussi des candidats qui affichent des croix presque aussi voyantes qu'un crucifix dans une église) d'une candidate elle même assez stupéfaite de tout ce cirque, sans écouter ce qu'elle propose.
C'est sûr que pendant ce temps, on oublie qu'on crève la dalle et qu'on se fait harceler par les assedic et les services sociaux quand on a le malheur de perdre son emploi et son toit.
A force de faire des histoires homériques sur des bouts de tissu (et pour mmes les féministes qui risquent de me sauter dessus toute griffes dehors, je parle de bout de tissu dans le cas d'un foulard qui laisse voir les oreilles et le visage, pas d'une cage de tissu, légère nuance), ce pays stagne dans son marécage, n'évolue pas, régresse au contraire, et passe le plus clair de son temps à débattre sur des conneries, le voile, la grippe A, l'identité nationale, et non sur les sujets les plus graves, le logement, l'emploi, les suicides d'enfants, la violence, le désespoir et la morosité.
Le débat, oui, la polémique, non.
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